De plus en plus de français choisissent de réparer ou de gérer l’entretien de leur voiture eux-mêmes. Qu’il s’agisse de petites réparations ou d’interventions plus complexes pour les plus aguerris en mécanique, une question identique se pose à tout le monde : que faire de mes pièces auto usagées une fois changées ? Spontanément, il semble évident qu’elles n’ont ni leur place dans la poubelle domestique, ni au fond du jardin, et encore moins dans la nature où les dépôts sauvages se multiplient. Alors quelles sont les solutions proposées et que dit la loi sur le sujet ?
Comment pèse une voiture sur l’environnement ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit rappel sur le poids d’un véhicule sur l’environnement s’impose. En effet, nos voitures sont composées de matériaux divers et variés qui sont tous susceptibles d’être remplacés.
Outre les textiles et les plastiques d’habillage, côté pièces, les voitures sont majoritairement composées de métaux : acier, fonte, tôle, aluminium… Mais l’on trouve aussi des polymères (nos pneus par exemple), des liquides et des huiles.
Concernant les plastiques, ils ont vu leur part croitre de manière rapide au fil des années. Aujourd’hui, ils se trouvent dans les équipements intérieurs et l’habitacle mais aussi de plus en plus dans les pièces extérieures, les pièces sous le capot et les pièces de structure du véhicule. Ils représentent environ 200 kg pour une voiture moyenne, soit environ 15% de sa masse.
Si l’on met en marge de ces informations, le volume de voitures en service et le volume de voitures produites, il est facile de comprendre en quoi le recyclage des pièces usagées est un point important dans la vie de votre auto.
Mais alors où déposer les pièces auto usagées ?
C’est fait ! Vous avez changé vos plaquettes de frein, votre démarreur ? Et maintenant, que faites vous de vos pièces usées ? Et bien, c’est très simple. Vous pouvez les emmener à la casse. Et oui, les casses ne sont pas seulement destinées à accueillir les épaves. Elles récupèrent également les pièces auto qui ne sont plus en état de fonctionner. Exit les déchetteries, c’est maintenant les centres agréés dans le traitement des VHU (véhicules hors d’usage) qui sont compétents en la matière.
Les centres agréé VHU :
Ils existent actuellement en France environ 1 700 centres de traitement de VHU et les 60 broyeurs agréés. Ces centres ont l’obligation d’accueillir les véhicules et pièces auto hors d’usage gratuitement. Ils reçoivent un agrément préfectoral et sont soumis à des obligations en termes de recyclage et de dépollution par rapport à la masse collectée :
- Réutilisation et de recyclage de 85 % minimum
- Réutilisation et de valorisation de 95 % minimum
Pour en savoir plus sur les centres VHU agréés et la règlementation :
https://www.ecologie.gouv.fr/vehicules-hors-dusage-vhu
Pour connaitre l’adresse du centre VHU agréé le plus proche de chez vous :
https://www.centres-vhu-agrees.fr/
Les fluides, les huiles, les batteries : garage ou déchetterie ?
Dans la liste des actions d’entretien de véhicule réalisées à la maison, la vidange arrive en bonne place. Mais là aussi, que faire de l’huile moteur usagée ?
L’huile de moteur est un liquide très toxique. Hors de question de le jeter dans l’évier de la cuisine ! En effet, la loi punit le rejet d’huile dans la nature de deux ans d’emprisonnement et de 18 000 € d’amende. Pour info : un litre d’huile moteur peut recouvrir jusqu’à 1000 m² d’eau avec les conséquences en termes de pollution que l’on imagine.
Les huiles et liquides doivent être récupérées dans un récipient étanche et déposés soit dans un centre de traitement des huiles usées soit directement chez votre garagiste. Certaines déchetteries disposent également de bacs de collecte spécifiques pour les fluides auto.
Côté batteries, les choses sont claires également : selon un arrêté du 26 juin 2001, ceux sont les fabricants et les revendeurs de voitures qui doivent assurer la prise en charge les batteries usagées, de la collecte à l’acheminement au centre de recyclage.
Selon ce principe, vous pouvez ramener vos vielles batteries chez votre garagiste, votre revendeur de pièces auto (centre auto ou grande surface) et même chez votre concessionnaire. Comme pour les fluides, certaines déchetteries proposent des bacs de collecte spécifiques pour les batteries.
La question des pneus usagés : que dit la loi ?
De nombreux particuliers changent leurs pneus eux-mêmes, mais que faire des pneus abimés ? Tout d’abord, il est important de rappeler que de part leur composition, les pneus sont considérés comme des déchets extrêmement polluants.
Le Code de l’environnement est très explicite en la matière :
« Les déchets de pneumatiques, bien que classés comme des déchets non dangereux, représentent un danger pour l’environnement et la santé publique en cas d’incendies (émissions de gaz toxiques) ou de dépôts sauvages […] Il est interdit de mettre des pneumatiques en décharge, de les abandonner dans le milieu naturel ou de les brûler. »
Et en effet, leur gestion est encadrée depuis 2003 par une directive européenne qui interdit la mise en décharge des pneus. « Les producteurs (manufacturiers, importateurs…) sont tenus d’assurer la collecte et le traitement des déchets de pneumatiques à hauteur des quantités de pneus neufs mis sur le marché l’année n-1. »Pour référence, on estime à 59 millions les pneumatiques mis en circulation chaque année en France.
C’est donc bien les producteurs et les importateurs de pneus qui porte la responsabilité de collecter et de traiter les pneus usagés. Ils peuvent choisir de déléguer cette activité à un organisme collectif agréé par l’État. Quant aux distributeurs (les garagistes) ils ont l’obligation de proposer la reprise gratuite des vieux pneumatiques en attendant leur collecte.
En clair, le plus simple est de déposer vos pneus chez votre garagiste ou votre centre auto habituel.
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